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Brigitte Bardot: 'Je suis très heureuse de pouvoir parler au nom de toutes ces associations (plus de 100 !) qui se sont ralliées pour dénoncer l’élevage des animaux pour la consommation'

EVANA Interview

Novembre 2009

EVANA: Après être intervenue, il y a quelques semaines, auprès du Président français Nicolas Sarkozy pour demander la reconnaissance d’une « journée végétarienne », vous renouvelez aujourd’hui cette démarche auprès du Président de la Commission européenne. Qu’en attendez-vous ?

BB - Tout d’abord, je suis très heureuse de pouvoir parler au nom de toutes ces associations (plus de 100 !) qui se sont ralliées pour dénoncer l’élevage des animaux pour la consommation. Il ne faut pas voir dans notre démarche qu’une simple demande en faveur d’une « journée végétarienne », cela va bien au-delà car c’est en fait une remise en cause de l’élevage et une dénonciation de ses conséquences sur les animaux et l’environnement.


EVANA: Dans votre lettre, vous abordez les effets environnementaux de l’élevage tant au niveau du réchauffement climatique que du gaspillage des ressources naturelles. Pensez-vous que le public soit plus sensible à la défense de l’environnement qu’à celle des animaux ?

BB – La défense des animaux devrait être une raison suffisante pour agir, malheureusement, ce n’est pas le cas et si les menaces liées à notre environnement sont généralement mieux prises en compte c’est, et il ne faut pas se le cacher, parce que l’homme est en première ligne. S’il n’agit que très peu pour sauvegarder telle ou telle espèce, peut-être agira-t-il davantage pour assurer sa propre survie… Il y a quelques jours, le Times faisait sa Une en titrant : « Pour sauver la planète, nous devons tous devenir végétariens », c’est la vérité et j’aimerais que le public en soit conscient.


EVANA: Depuis combien de temps êtes-vous végétarienne ?

BB - Depuis 1962, lorsque je suis venue à « cinq colonnes à la une » pour dénoncer les conditions d’abattage des animaux. J’ai alors pris conscience de l’horreur des élevages en batteries, du transport et de l’abattage des animaux de boucherie. J’ai toujours été sensible à la détresse animale mais à partir de cette intervention, je ne voulais plus être complice de cette mort industrielle, inhumaine.


EVANA: Vous pensez qu'il est préférable d'être végétarien mais vous le conseillez seulement. Pourquoi ne pas être percutante comme vous savez si bien le faire ?

BB - Je ne pense pas que l’on puisse obliger les gens à devenir végétariens du jour au lendemain. C’est une prise de conscience, une décision personnelle. Ma Fondation peut informer sur la souffrance animale, ensuite, à chacun de prendre ses responsabilités.


EVANA: Pourtant, vous appelez ouvertement à ne plus consommer de viande de cheval.

BB - Oui et lorsque j’appelle à ne plus manger de viande de cheval, les végétariens me le reprochent car ils ont déjà atteint un niveau de conscience qui leur fait refuser toute consommation de viande, quelle qu’elle soit. Un veau, un agneau ou un cheval mené à l’abattoir, c’est insupportable, je ne le supporte pas, mais le grand public n’en est pas là, c’est pourquoi je supplie les Français à manger moins de viande et plus du tout de viande de cheval. C’est un peu comme notre action contre la fourrure des peaux de chiens et de chats, ou des produits issus des phoques, si nous avons pu aboutir, non sans mal, à l’interdiction de ce commerce en Europe, il aurait été illusoire d’espérer obtenir une victoire contre le commerce de la fourrure en général. Nous n’avons pas d’autres solutions que nous battre par paliers, c’est inévitable, alors je me bats pour arriver très vite à la fin de l’hippophagie et j’appelle, dans le même temps, le public à remettre en cause sa consommation de viande dans son ensemble.


EVANA: Le végétarisme c'est facile à appliquer, on s'en porte tout aussi bien et pas besoin de passer par le gouvernement pour le réclamer. Si les gens étaient plus sensibilisés, ne pensez-vous pas que ce mode d'alimentation se développerait ?

BB - Les végétariens se portent mieux que les personnes qui mangent de la viande, c’est une évidence, et j’espère que de plus en plus de gens ne seront plus sourds à la souffrance animale, plus aveugles ni complices et que les élevages intensifs, véritables camps de la honte, disparaîtront à jamais. Je me suis souvent opposée à la peine de mort pour les hommes, pourtant parfois coupables, aujourd’hui nous devons tous nous battre afin d’abolir la peine de mort pour les animaux qui sont, eux, toujours innocents !


Brigitte Bardot



Source: Fondation Brigitte Bardot
Author: Fondation Brigitte Bardot


Date: 2009-11-10