Tom Regan: Attaques autrichiennes contre les droits humains

Date : 8 juillet 2008

À :
ministerbuero@bmi.gv.at,
minister.justiz@bmi.gv.at,
heinz.fischer@hofburg.at,
alfred.gusenbauer@bka.gv.at

De : Tom Regan

Objet : Attaques autrichiennes contre les droits humains

Messieurs,

En de nombreuses occasions par le passé, j’ai eu l’honneur de donner des conférences dans votre pays à propos de la sérieuse question morale du droit des animaux. (Pour mes qualifications, voir les adresses de sites web accompagnant la signature ci-dessous). J’ai toujours été traité avec respect. Je n’ai jamais subi la moindre tentative de réduire mon message au silence. Pour ma femme et moi-même et, littéralement, pour les millions de personnes qui défendent les droits des animaux à travers le monde, votre nation justement vénérée s’est affirmée comme un phare de civilité dans un monde si souvent marqué par l’inverse.

Encore plus que de témoigner de la civilité envers les humains, l’amélioration progressive des conditions de vie des non humains a marqué l’histoire récente de votre pays. L’interdiction nationale des fermes d’élevage pour la fourrure et de l’élevage des lapins en cage. L’interdiction nationale de la vivisection des grands singes. Aucune autre nation, je l’affirme noir sur blanc, n’a été à égalité avec l’Autriche lorsque l’on pense aux avancées de l’Histoire vers un traitement des animaux non humains plus éclairé, plus compatissant et plus respectueux.

C’est donc un bien triste message qui nous est parvenu et nous a informés de la récente tentative de votre gouvernement d’intimider et de faire taire les défenseurs autrichiens des droits des animaux. Je vous épargne les détails, car je suis certain que vous les connaissez bien. (Ou, peut-être, pas assez bien). Mais en tant qu’ami de votre pays, permettez-moi simplement de vous dire ceci.

De plus en plus, l’Autriche est considérée comme un pays qui a perdu ses repères moraux. De plus en plus, l’Autriche est considérée comme un pays qui est dirigé par des intérêts particuliers et non élus plutôt que par la volonté publique. De plus en plus, l’Autriche est considérée comme un pays qui écraserait les droits humains au nom de n’importe quels intérêts particuliers qui peuvent acheter la protection de l’État.

Messieurs, revenez de là où vous êtes et regardez autrement ce que votre gouvernement et ses institutions de la force publique sont en train de faire - et où ils vous emmènent. Ils se moquent des générations d’Autrichiens qui ont vécu et qui sont mortes pour l’héritage des traditions démocratiques.

Il n’est pas nécessaire d’avoir la sagesse de Salomon pour comprendre pourquoi ceux qui sont encore détenus pour les droits des animaux doivent être libérés, pas le mois prochain, pas la semaine prochaine, ni demain, mais aujourd’hui. Le moindre délai laisserait une cicatrice indélébile sur l’intégrité de l’histoire du peuple autrichien.

Bien sincèrement,

Tom Regan
Professeur émérite de Philosphie
Département de Philosophie et de Religion
North Carolina State University
Box 8103
Raleign, NC 27695-8103
Tel: 919-513-1333
http://www.lib.ncsu.edu/exhibits/regan/
http://www.lib.ncsu.edu/animalrights
http://www.youtube.com/watch?v=ADhNch30Img

Source: Tom Regan
Author: Tom Regan

Link: Traduction par Clem de la lettre de Tom Regan (Anglais)