André Méry: Le meilleur vœu que je puisse formuler pour 2008,

si vous voulez vraiment d’un monde meilleur, c’est de développer l’ambition de devenir végétarien

Avez-vous des rêves pour 2008 ? Sans doute. Nous avons tous nos rêves... La plupart sont de petites béquilles bien utiles.

Tenez, moi, par exemple, je rêve de ne plus m'enrhumer en hiver, de vivre dans un grand espace à la campagne, que mes enfants puissent aller sur Mars, etc. J’en joue comme d’un serviteur imaginaire qui me soutiendrait dans les charges quotidiennes. Une petite faiblesse que je m'accorde quand la réalité devient un peu trop lourde. Demain, ce sera mieux. Vous faites sans doute pareil…

Toutefois, il est un domaine dans lequel je m'abstiens de rêver. Et dans lequel vous devriez aussi vous abstenir. Un domaine où le rêve serait contre-productif. Un domaine qui a besoin que l'on soit toujours ancré dans la réalité, parce que c'est justement la réalité présente qu'il faut combattre et qu'il faut vaincre, pour la changer. Ce domaine, c'est celui du progrès moral de l'humanité.

Quand on s'aperçoit que le monde n'est pas aussi bien qu'il pourrait l'être, on n'a plus le droit de rêver d'un monde meilleur ; on peut l'imaginer, certes, mais pas le rêver ; on doit simplement participer à le faire. Et ce ne sont pas les possibilités d'agir qui manquent...

Celle que j'ai choisie, parmi toutes ces possibilités, celle que je souhaiterais vous voir en comprendre toute l'importance, c'est celle de la promotion du végétarisme. Oh, pas de n'importe quel végétarisme ; du végétarisme dans sa conception éthique. Celui qui se fonde sur une approche simple de la vie : « au moins, ne cause pas de souffrance ; et dès que tu peux remédier à une souffrance, fais-le ».

Une phrase que beaucoup d'activistes dans de nombreux domaines pourraient se réapproprier, comme tous ceux qui luttent contre les discriminations et les souffrances humaines. Mais la spécificité du végétarisme, c'est qu'il étend le refus de la souffrance au-delà de l'humain..., également aux animaux non humains.

Et c'est là le véritable progrès moral : dépasser les frontières traditionnelles de la morale, aller toujours plus loin, sans oublier personne. C’est l’ambition que je vous souhaite pour 2008 : vouloir aller toujours plus loin, sans oublier personne.

L’ambition non pas d’un monde où toute souffrance aurait disparue - ce qui ne serait qu’un rêve - mais l’ambition d’un monde où des milliards de souffrances inutiles et absurdes ne seraient plus : celles des animaux qui meurent par milliards parce que nous n’avons toujours pas compris ce que souffrir et tuer veulent dire.

Si nous l’avions vraiment compris, nous serions entre nous plus humains, plus attentifs, plus empathiques, n’est ce pas ? Mais ce n’est pas le cas.

Pour développer l’humanité, l’attention et l’empathie, il n’y a pas de meilleure école que de se pencher sur un de ces êtres vivants sur lesquels on se donne tous les droits de les réduire à notre merci, de les exploiter, de les tuer, sur un animal, et de dire : non, maintenant, c’est fini.

C’est pourquoi le meilleur vœu que je puisse formuler pour 2008, si vous voulez vraiment d’un monde meilleur, c’est de développer l’ambition de devenir végétarien.

André Méry
Président de l'Association Végétarienne de France
11 bis, rue Gallier
77390 Chaumes en Brie
president@vegetarisme.fr

Source: Association Végétarienne de France
Author: AVF

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